Accompagner les jeunes de 16 à 26 ans dans leur intégration socioprofessionnelle : voilà l’objectif de la Mission Locale Picardie Maritime. Une tâche qui se traduit de bien des façons, y compris celle de leur faire découvrir des professions et des univers auxquels ils n’auraient peut-être jamais pensé.
L’intelligence de la main
Cette initiative a vu le jour grâce à la synergie de plusieurs volontés, à commencer par celles d’Alizée Bailet et Rémi Peda.
Après s’être déjà attelés à la restauration de plusieurs meubles de la bâtisse, ces deux ébénistes fraîchement diplômés de l’école Saint-Luc, en Belgique, ont exprimé l’envie d’ajouter une dimension humaine à l’aventure.
Joseph Petit, chargé de développement pour le château, a alors enfilé la casquette de coordinateur pour réunir tous les acteurs du projet, en premier lieu la Mission Locale Picardie Maritime avec qui un partenariat a été noué.
Côté financement, l’initiative a bénéficié du soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) des Hauts-de-France, via son dispositif d’action culturelle et patrimoniale, ainsi que du département de la Somme, via son fonds d’aide aux jeunes.
Ainsi est né ce « camp culturel », qui a permis à onze jeunes de s’initier aux techniques de l’ébénisterie et de la restauration du bois, et qui s’est avéré tout aussi gratifiant pour eux que pour leurs formateurs.
« On ne pensait pas transmettre si tôt dans notre parcours », confie Alizée Bailet, « mais je crois profondément en l’intelligence de la main, qui diffère un peu de celle que l’on tente de nous inculquer à l’école, et c’est très gratifiant de voir ces jeunes reprendre confiance en eux à travers ce qu’on leur transmet. C’est aussi valorisant pour eux que pour nous, on a tout gagné. »
Culture et immersion
Deux semaines d’autant plus gratifiantes pour les apprentis ébénistes ont découvert les subtilités du métier en travaillant sur de vrais meubles appartenant au château ; tables, chaises ou guéridon ; qu’ils ont ensuite réinstallé à leur guise dans une de ses pièces.
De quoi attiser leur curiosité, et peut-être faire naître des vocations, comme le raconte, ravie, Isabelle Osselaer, chargée de projet pour la Mission Locale :
« Deux des participants se sont montrés intéressés pour aller plus loin dans la découverte du métier. Leurs conseillères les accompagneront, comme toujours, pour les orienter vers les meilleures possibilités qui s’offrent à eux. »
Mais l’une des particularités de ce camp étant l’immersion, l’expérience est allée plus loin que la seule initiation à l’artisanat.
Grâce à la vie bouillonnante qui anime le château d’abord, entre découvertes culturelles et visite du jardin potager.
De par son aspect communautaire, ensuite. Hébergés sur place, les jeunes qui ne se connaissaient pas ont dû apprendre à se découvrir et à vivre ensemble, pour faire naître un esprit de cohésion.
Et « il y a eu une vraie osmose ! », se réjouit une fois de plus Isabelle Osselaer. « Même au bout d’une seule petite semaine, les au revoir ont été un peu compliqués, personne n’était vraiment pressé de partir. »
Devant le succès de l’opération, une seconde édition est d’ores et déjà sur la table avec quelques améliorations, comme la possible ouverture à la tapisserie ou l’association à des entreprises du territoire.
Le rendez-vous est donné l’année prochaine.